Le Châtiment
† Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ †
Le jeune homme s’arrêta en face de la maison. Il scruta les hautes fenêtres. Rien n’avait bougé : le lierre s’attaquait sauvagement à la façade et au perron, la pierre se lézardait, les carreaux des fenêtres étaient opaques. Mais la maison se dressait toujours, et son toit sombre zébrait le ciel. Il prit une grande inspiration et franchit la rue en courant, sans voir l’automobile garée sur le bas coté. Il ouvrit brutalement la porte. Les ténèbres, le silence, l’insanité épaisse lui sauta au visage et lui coupa le souffle, brisant son élan.
La décrépitude ambiante était écrasante, presque grotesque. Il avança prudemment à travers les débris et les tours gigantesques d’objets entassés, saupoudrées de poussière et de toile d’araignée. Son pied buta contre la première marche de l’escalier en marbre. Il se sentit attiré malgré lui. Il y avait comme un souffle, comme à l'intérieur d'un tunnel, le cocon d'un prédateur. Il grimpa, marche après marche, son cœur battait plus fort, résonnait dans sa poitrine alors qu'il montait, l'esprit enfiévré. Il fallait parvenir à la fin du tunnel. Il faillit s'affaler sur le palier, sa main crispée rencontra un mur râpeux. Il y a avait une ligne tracée. Son doigt suivit la rayure et soudain, il sut qu'il l'avait trouvée.
Il passa la porte. Il faisait un froid glacial à l'intérieur.
Elle était là. Du moins, il lui semblait, à la vague forme humaine qui se découpait dans la pénombre. Pas un souffle, pas un mouvement. Il s’approcha, très lentement, craignant presque de faire un bruit tant le silence était oppressant. Il constata avec horreur qu’elle le fixait. Ses yeux, injectés de sang, regardaient droit devant elle. Sa longue chemise de nuit blanche cachait ses pieds; les plis étaient imprégnés de sang. De nombreuses ailes de papillons, mues et dépouilles d’insectes jonchaient le sol et certains grouillaient, bien vivants, autour d’elle.
Ses yeux ne pouvait se détacher d'elle, son cœur ne pouvait cesser de frapper si fort, ses nerfs de se contracter. Il aurait voulu hurler, sortir de lui même. Non. Non, il n'avait pas peur. Il était blessé. La douleur était insondable. Mekare était là. Et durant un temps infini, il l'avait cherchée, il l'avait attendue. Mais elle s'en moquait, elle se riait de lui. Elle était la toute puissance.
Le mouvement fut nerveux, affreusement rapide. Sa main agrippa convulsivement la lame du patin à glace rouillé qui gisait sur le sol, et d'un geste précis, elle trancha net la tête qui roula à ses pieds. Un sang rouge, rouge vif fusa et imbiba le sol.. Les papillons, son regard, ses lèvres entrouvertes.. Il regarda froidement la scène et son cœur s'apaisa. Le silence l'enveloppa, il enveloppa le cadavre, il enveloppa ses membres et sa vue, Il enveloppa la réalité. Il relâcha brusquement la lame.
La décrépitude ambiante était écrasante, presque grotesque. Il avança prudemment à travers les débris et les tours gigantesques d’objets entassés, saupoudrées de poussière et de toile d’araignée. Son pied buta contre la première marche de l’escalier en marbre. Il se sentit attiré malgré lui. Il y avait comme un souffle, comme à l'intérieur d'un tunnel, le cocon d'un prédateur. Il grimpa, marche après marche, son cœur battait plus fort, résonnait dans sa poitrine alors qu'il montait, l'esprit enfiévré. Il fallait parvenir à la fin du tunnel. Il faillit s'affaler sur le palier, sa main crispée rencontra un mur râpeux. Il y a avait une ligne tracée. Son doigt suivit la rayure et soudain, il sut qu'il l'avait trouvée.
Il passa la porte. Il faisait un froid glacial à l'intérieur.
Elle était là. Du moins, il lui semblait, à la vague forme humaine qui se découpait dans la pénombre. Pas un souffle, pas un mouvement. Il s’approcha, très lentement, craignant presque de faire un bruit tant le silence était oppressant. Il constata avec horreur qu’elle le fixait. Ses yeux, injectés de sang, regardaient droit devant elle. Sa longue chemise de nuit blanche cachait ses pieds; les plis étaient imprégnés de sang. De nombreuses ailes de papillons, mues et dépouilles d’insectes jonchaient le sol et certains grouillaient, bien vivants, autour d’elle.
Ses yeux ne pouvait se détacher d'elle, son cœur ne pouvait cesser de frapper si fort, ses nerfs de se contracter. Il aurait voulu hurler, sortir de lui même. Non. Non, il n'avait pas peur. Il était blessé. La douleur était insondable. Mekare était là. Et durant un temps infini, il l'avait cherchée, il l'avait attendue. Mais elle s'en moquait, elle se riait de lui. Elle était la toute puissance.
Le mouvement fut nerveux, affreusement rapide. Sa main agrippa convulsivement la lame du patin à glace rouillé qui gisait sur le sol, et d'un geste précis, elle trancha net la tête qui roula à ses pieds. Un sang rouge, rouge vif fusa et imbiba le sol.. Les papillons, son regard, ses lèvres entrouvertes.. Il regarda froidement la scène et son cœur s'apaisa. Le silence l'enveloppa, il enveloppa le cadavre, il enveloppa ses membres et sa vue, Il enveloppa la réalité. Il relâcha brusquement la lame.
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